Bonjour et au revoir, voilà l’union sacrée
Tous nos séjours, au fond, ne sont que des rentrées
On croit pouvoir changer de ville à son insu
Mais l’enracinement prend toujours le dessus
Il suffit de rester en un lieu bien précis
Pendant un certain temps pour être à sa merci
Le voir sous un jour neuf n’a rien de palpitant
C’est bien plus que cela, c’est le regret d’antan
Saint-Gall, j’aime ton eau que je bois sans mesure
J’aime tes coins secrets et j’aime tes parures
Ton odeur qui jadis était mon quotidien
N’est plus qu’un souvenir qui ne me promet rien
Si toi, malgré le temps, tu restes inchangée
Moi, je meurs un peu plus de te savoir âgée
Quand je goûte à ton art, ma mémoire s’égoutte
Sa goutte me rend ivre et tu n’y comprends goutte
Ton air de libertine a toujours su m’armer
D’amour, de jalousie, et d’humour déplacé
Saint-Gall, tu donneras un jour à un syndrome
Ton nom si religieux, ton bizarre binôme
J’aime à venir chez toi afin que tu m’abrites
Dans ton chaud et ton froid, dans ton souffle et tes rites
L’autre fois un ami m’a dit, et je l’acclame :
« Les villes, c’est spécial, c’est comme aimer les femmes »
Paroles et musique : Jonas Follonier
Album : Rions (2018)